Amélie Nothomb « Acide Sulfurique »

Quatrième de couverture:

Résumé éditeurs:Acide sulfurique
« Concentration : la dernière-née des émissions télévisées. On enlève des gens, on recrute des kapos, on filme… Tout de suite, le plus haut score de téléspectateurs, l’audimat absolu qui se nourrit autant de la cruauté filmée que de l’horreur dénoncée.

Étudiante à la beauté stupéfiante, Pannonique est devenue CKZ 114 dans le camp de concentration télévisé. Le premier sévices étant la perte de son nom, partant de son identité. Zdena, chômeuse devenue la kapo Zdena, découvre en Pannonique son double inversé et se met à l’aimer éperdument. Le bien et le mal en couple fatal, la victime et le bourreau, la belle et la bête aussi. Quand les organisateurs du jeu, pour stimuler encore l’audience, décident de faire voter le public pour désigner les prisonniers à abattre, un tollé médiatique s’élève mais personne ne s’abstient de voter et Pannonique joue sa vie…

Les jeux du cirque modernes : télé réalité, voyeurisme, ignominie, bonne conscience, dénonciation moralisante y ont partie liée. Un monde de bêtise et de cruauté, d’hypocrisie bien-pensante où l’individu a perdu toute liberté d’agir puisque tout est récupéré, où même la dénonciation du système appartient au système. Et cependant qui dit victime dit désir de sauver sa peau. En premier chef de reconquérir la faculté de nommer, le début de l’humanité selon Nothomb… »

Quatrième de couverture:
« Vint le moment où la souffrance des autres ne leur suffit plus: il leur en fallut le spectacle. »

Ma lecture:

Quand j’ai commencé la lecture de ce roman, je ne m’attendais à rien, je ne m’attendais pas à tomber sur cette histoire de télé réalité. Je n’avais lu aucun résumé, aucune critique, j’avais pris ma liseuse et m’étais lancée dedans.

J’ai découvert un autre aspect de la plume d’Amélie Nothomb. Un aspect plus sombre, créer cet environnement de camps où y faire mourir des gens devant les caméras, je n’aurais jamais attribué ça à cet auteur. Et pourtant.

On y découvre une jeune femme, avec un moral d’acier, qui va tout faire pour garder sa dignité au long de l’histoire. Qui va faire en sorte de prendre soin du mieux qu’elle peut des gens autours d’elle, qui subissent la même chose. Tout en étant continuellement harcelée par une Kapo un peu « imbécile » qui n’a d’yeux que pour elle. La kapo s’est portée volontaire pour intégrer le camp, car c’est ainsi que ça fonctionne. Cette télé-réalité est regardée par tout le monde, n’importe qui pourrait y participer, de son plein gré ou non. On y fini même par donner un rôle plus important aux spectateurs qui décident de qui doit partir et qui doit rester.

Tout le long du livre on donne une grande importance à ce qu’est un nom. Les « prisonniers » étant appelés par des lettres et des chiffres, on leur fait perdre une partie de leur humanité, et pourtant le nom joue une grande force dans ce roman.

Je dois avoué avoir été quelque peu déçue par la tournure finale. On a un bon coup de fouet, mais la situation entre les deux personnages principaux m’a tout de même laissée sur ma faim. Mais je suis spéciale, j’aime quand c’est un peu moins sympa 😉

On peut dénoncer à travers ce livre les excès de la télé-réalité de nos jours, le voyeurisme et le pouvoir de l’audimat qui permet de se lancer dans des projets de plus en plus fous !

Ce n’est pas un de mes préférés, mais il ne m’aura pas laissée de glace durant la lecture. Amélie Nothomb trouve toujours les bons mots et la meilleure façon de nous faire passer un message. Ce n’est pas le premier de ses écrits que je recommanderait, mais c’est tout de même celui qui m’a laissé le plus d’images en tête.

Alors, n’hésitez pas, lisez 😉

Mes cinq mots d’après lecture:

Apréciable — Percutant  — Indignation — Reflexion — Réussite

Ma note:

7/10

Informations supplémentaires:

Auteur : Amélie Nothomb
Éditeur : Albin Michel
Genre: Roman / Dystopie
Parution : 1ère publication 2007
Pages : 213
ISBN : 978-2-253-12118-3
Shemizu

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